Pirmil Les Isles : un futur quartier moteur des transitions urbaines

Le projet urbain Pirmil Les Isles se dessine de plus en plus clairement. Les collectivités ont apporté leurs réponses aux deux cycles de concertation citoyenne. Ce futur quartier à cheval entre Rezé et Nantes se veut un modèle de transition écologique, tourné vers la nature. Il sera aussi un véritable pôle économique avec des bureaux, des commerces et des offres de services.

Près de 60 hectares en bord de Loire

Ce projet de renouvellement urbain intercommunal porté par Nantes Métropole est situé sur les villes de Rezé et de Nantes, la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) Pirmil Les Isles Nouvelle fenêtre . Il englobe le site de Basse-Ile à Rezé (41 hectares) et celui de Pirmil à Nantes (17 hectares). Le projet prévoit 3 300 logements (2 300 à Rezé, 1 000 à Nantes) et près de 100 000 m² de bureaux, d’activités, de commerces et d’équipements. Il a, depuis le début, été pensé comme une « ville nature ». L’objectif étant de laisser la part belle aux espaces verts et arboré (14 000 arbres sur la première phase du secteur Basse Ile, et près de 50 000 arbres à terme) et au réaménagement des berges de la Loire.

Démonstrateur de la ville durable

Les mobilités douces, les échanges entre les habitantes et les habitants et les commerces de proximité et l’économie circulaire sont également au cœur du projet. Basse-Île, le premier secteur opérationnel, lauréat de l’AMI « Démonstrateurs de la Ville Durable  Nouvelle fenêtre», se veut un futur quartier moteur d’une transition écologique. Le chantier d’espaces publics du secteur Basse-Île a démarré en octobre 2024. La construction des premiers logements débutera fin 2025 sur le site des anciens abattoirs, occupé pendant 5 ans par la friche culturelle Transfert. Les premières habitantes et les premiers habitants arriveront fin 2027.

Concertation citoyenne

Le projet a été mené de concert avec les habitantes et les habitants vie un citoyen. 23 ateliers participatifs entre 2021 et 2024 ont impliqué 157 participants. Le premier cycle de concertation a eu lieu entre octobre 2021 et février 2022. Le second entre septembre 2022 et juillet 2023. En tout, 116 propositions citoyennes sur l’avenir de la ZAC ont été faites. Elles portaient sur la vie du quartier, l’installation d’entreprise, la mobilité, le stationnement, l’accès à une alimentation saine et locale. Mais aussi sur l’usage de la Halle (un équipement destiné à accueillir des évènements pour favoriser la vie de quartier et des modes de vie durables), le traitement des déchets et lien avec la nature.

2000 emplois supplémentaires

Le site compte déjà plus de 200 entreprises pour 3200 emplois. Le projet prévoit, grâce à l’installation de nouveaux commerces et le développement de nouvelles activités, 2000 emplois supplémentaires. Un objectif qui pourra notamment être atteint en développant un offre de bureaux ( 100 000m ² au total). Mais aussi en renforçant les commerces. Les trois premiers projets immobiliers retenus, proposent plus de 24 000 m² de bureaux. Ils sont associés à des commerces (boulangerie, brasserie, café, maison médicale, pharmacie, etc .) et à des locaux tertiaires indépendants. Par ailleurs, les espace publics du futur quartier ont été conçus pour permettre d’accueillir ponctuellement du commerce ambulant (vrac mobile, mini marchés). Enfin, des espaces commerciaux sont prévus en rez-de-chaussée de la Grande Halle.

La Grande Halle, le cœur battant du futur quartier

La grande Halle a été intégrée au projet urbain. Elle viendra s’adosser au futur parking silo dans le cadre de la première phase d’aménagement du secteur Basse-Île. Il s’agira bien d’un équipement destiné à accueillir des évènements pour favoriser la vie de quartier et des modes de vie plus durables. Cette halle intégrera une conciergerie qui pourra se faire le relais des évènements et services offerts sur le quartier. Elle répondra aux besoins d’un quartier émergent en facilitant les liens entre les habitants et habitantes du quartier. Son « guichet unique » permettra d’accéder aux services de la future association de quartier. Il sera également utile pour faire remonter des questions ou des dysfonctionnements. En complément de la halle, trois « espaces pour tous » sont prévus dans le futur quartier. Ils répondront aux demandes de lieux favorisant la vie collective.

ESS et économie circulaire

La place de l’économie circulaire et solidaire était une des grandes préoccupations révélées lors du dialogue citoyen. Les collectivités ont répondu plutôt favorablement aux demandes citoyennes. En s’appuyant sur l’existant (notamment pour la gestion des déchets), le projet prévoit l’installation de composteurs et d’équipements pour le tri dans les jardins et les immeubles (intégré au cahier des charges des opérateurs immobiliers). La mise en place d’ateliers de réparation et d’un réseau d’entrepreneurs engagés est en cours d’instruction. La programmation des rez-de-chaussée intégrera également une dimension économie sociale et solidaire (ESS). Des animations de sensibilisation et de formation au questions liées aux transitions pourront se dérouler dans les espaces communs. Des partenariats en cours avec des associations pourront être étendu au futur quartier pour aller dans ce sens.

Lutte contre le gaspillage

Nantes Métropole, déjà partenaire d’une démarche portée par « Les Boîtes Nomades » n’est pas fermé à la possibilité d’étendre ce système de lutte contre le gaspillage au futur quartier. Cette proposition devra toutefois être portée par les futurs restaurateurs et restauratrices du quartier. La mise en place des consignes pourrait figurer dans le cahier des charges et être une des conditions à l’installation. Des discussions sont en cours avec les commerces et enseignes déjà en place comme Atout Sud ou Océane Leclerc. L’objectif est de pouvoir s’appuyer sur les actrice et les acteurs existants pour acter leur participation à la lutte contre le gaspillage et favoriser les transitions.

Deux nouvelles lignes de tramway

Côté transports en commun, deux nouvelles lignes de tramway Nouvelle fenêtre (L6 et L7), sont prévues. Leur terminus, situé au croisement de la route de Pornic et de l’avenue Tassigny, permettront de connecter, à partir de 2027, le quartier Hôtel-de -ville de Rezé au centre-ville de Nantes, via l’île de Nantes et le futur CHU. Une ligne nouvelle ligne de busway (L8) permettra de desservir Bouguenais, via Rezé, au boulevard de Doulon (ligne 1) à Nantes. La ligne C9 sera également prolongée.

La part belle au vélo

La petite reine aura un place de choix dans ce nouveau quartier. Les immeubles intégreront (deux stationnements vélos pour chaque logement) et des espaces réservés et adaptés aux vélo cargo. Une enseigne de vente de réparation de vélo ouvrira dans le quartier. Une offre de location vélos longue durée sera également proposée. Le service vélobus, mis en place à l’échelle de commune de Rezé pourra, si besoin, être sollicité par les futurs habitantes et habitants du quartier. Enfin, le kit mobilité fourni avec chaque logement comprendra un Pass Mobilité. Il comprendra un accès gratuit (durée à définir) à l’offre de vélo et de vélo électrique. Mais aussi des équipements facilitant la pratique du vélo toute l’année : cape de pluie, antivol, bon d’achat chez une enseigne de vente et de réparation de vélo, etc. Le Pass Mobilité donnera également un accès gratuit mais limité à d’autres services (autopartage et transports en commun).

Certaines propositions non retenues expliquées

Parmi les 116 propositions citoyennes, certaines n’ont pas été retenues par les collectivités. C’est par exemple le cas du projet de centrale d’achat de produits en vrac. Toutefois, la porte n’est pas fermée à un projet associatif qui pourrait s’appuyer sur la conciergerie de la Grande Halle. Il n’y aura pas non plus de marché spécifique au quartier. Aujourd’hui, il existe déjà 5 marchés sur Rezé la commune dont l’un est situé à proximité du futur quartier. Des marchés thématiques (fleurs, produits manufacturés, etc.) portés par des associations sont tout de même envisageables. Autre proposition non retenue : un atelier mensuel de réparation de vélos (car ce service pourra être proposé par l’enseigne spécialisée en cycles qui s’installera dans le quartier). Il n’y aura pas non plus de ressourcerie, projet trop important à l’échelle du quartier, ni de cantine ou épicerie solidaire. Il existe déjà une épicerie sociale à Rezé.

Retrouvez l’intégralité de la réponse des collectivités aux concertations Nouvelle fenêtre